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Témoignage : Vincent est parti vivre et travailler à Hong Kong

Vincent travaillait à Paris dans le domaine de l’informatique bancaire. Il avait envie de partir vivre à l’étranger.

Il choisit Hong Kong où il réside pendant cinq années. Il y rencontre sa femme et est revenu depuis peu en France du côté de Lyon.

Découvrez son témoignage.

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Transcription texte du témoignage

Bonjour Vincent

Bonjour Sandrino

Vincent, tu travaillais à Paris dans le domaine bancaire. Tu es parti travailler pendant plusieurs années à Hong Kong. Tout d’abord, qu’est-ce qui t’a motivé à partir ?

J’ai toujours eu envie de partir à l’étranger pour avoir une expérience internationale, mais aussi de découvrir une nouvelle culture. J’ai toujours aimé voyager. J’avais déjà eu une expérience à l’étranger lorsque j’étais en école d’ingénieur et que j’avais effectué mon stage au Vietnam. Cela m’avait beaucoup plu. Je travaille dans l’informatique dans le domaine financier. Il y a plusieurs places financières à l’étranger comme Hong Kong, Londres, New York, Dubaï et j’ai eu l’opportunité de partir à Hong Kong. J’ai sauté sur l’occasion. Cela s’est fait très rapidement.

Quel était ton contexte personnel et professionnel à cette époque-là ?

je vivais alors chez mes parents, je n’avais donc pas de problèmes de logistique. Du côté du boulot, j’étais en CDI. Mais comme je voulais partir, j’avais commencé à prospecter, à déposer mon CV sur des sites Internet. C’était en 2007, il n’y avait pas de crise financière àcette période. J’ai eu pas mal de propositions, beaucoup pour la France, mais avec des possibilités à l’étranger également. J’avais donc contacté certaines de ces sociétés de services à ce sujet.

Tu as démissionné de ta société ?

Oui. Quand j’ai vu que j’avais plusieurs propositions, j’ai posé ma démission. Heureusement, je n’ai pas eu à faire mes 3 mois de préavis. Car les sociétés qui recrutaient à l’étranger n’aiment généralement pas attendre 3 mois pour un recrutement. Un mois, ça passe, mais au-delà, ils préfèrent choisir un profil qui est disponible plus rapidement. Je travaillais dans une SSII chez un client et comme ma mission venait de s’arrêter, et que ma société ne m’avait pas encore trouvé un autre client, il ne voyait aucun inconvénient à ce que je parte sans faire ma période de préavis. Une semaine après ma démission, j’étais dans un avion pour Hong Kong.

Pourquoi Hong Kong ?

J’avais plusieurs autres possibilités, il y avait Londres, New York. J’ai choisi Hong Kong, car j’avais envie de retourner en Asie et je voulais surtout changer de culture, ce qui n’aurait pas été le cas à Londres ou New York.

Tu as signé un contrat local avec une société hongkongaise ?

J’ai travaillé quelques mois avec un contrat français,car c’est une SSII française qui m’envoyait travailler là-bas et que ça leur a pris du temps de faire un Visa, ils venaient d’ouvrir leur bureau sur place. Je suis ensuite passé en contrat local. Il faut savoir que ce sont des contrats très libéraux, un peu comme en Angleterre. L’avantage, c’est le salaire qui est plus élevé. Les inconvénients sont que tu as moins de vacances, pas de sécurité de l’emploi, pas de cotisations pour laretraite, pas de sécurité sociale.

Comment as-tu trouvé un appartement ? Tu résidais à l’hôtel en arrivant ?

Pendant la période où j’avais mon contrat français, je résidais à l’hôtel. Une fois que je suis passé en contrat local, j’ai trouvé un appartement. C’est très facile de trouver un logement. Il n’y a aucune contrainte pour le locataire. En revanche, le locataire n’est pas du tout protégé par les lois, on peut être expulsé très facilement. De même, le propriétaire peut augmenter le loyer chaque année, sans plafond. C’est une approche très libérale. En ce qui me concerne, j’ai eu de la chance, car je ne payais pas très cher pour Hong Kong.

Qu’est-ce qui t’a surpris en arrivant à Hong Kong ?

J’ai pris un train qui m’a amené de l’aéroport en plein centre-ville en 20 min seulement. Je suis arrivé dans un grand mall (centre commercial). J’ai pris un taxi, il faisait nuit, la ville était bondée, il y avait des buildings partout avec des enseignes en chinois et tous les néons allumés. La radio chinoise dans le taxi, je me suis dit : ça y est, j’y suis ! Ce sont les premières images que je garde.

Quel a été ton premier repas ?

Je me suis dit que je n’allais pas commencer dès mon arrivée dans un petit boui-boui chinois. J’ai choisi un MacDo sur une grande place centrale ! J’ai voulu commencer « safe » (rires). Il faut savoir que la nourriture chinoise est un peu surprenante. On pense la connaître en France, mais on se trompe, car ce sont souvent des plats cambodgiens ou vietnamiens qu’on retrouve dans les restos chinois français.

Quelles différences culturelles par rapport à la France ?

tout d’abord, à Hong Kong, c’est un système très libéral. En France, on a un système très social avec énormément de charges. Le système à Hong Kong est àl’opposé. Il n’y a pas de charges sur les salaires. Les magasins sont pratiquement tous ouverts 24/24. La raison est que le travail est la priorité là-bas. Ils n’ont pas autant de loisirs que nous, autant de vacances. Ils n’ont pas le problème de se demander où ils vont partir en vacances. Leur préoccupation, c’est detravailler. 6 jours par semaine, voire 7. Ça peut être la nuit, n’importe quand. C’est d’ailleurs le même tarif que ce soit le jour ou la nuit. On se dit d’un côté que c’est bien pour les gens qui ont envie de travailler. Et d’un autre côté, on se demande si c’est vraiment bien. C’est quand même une vie très dure, très stressante. C’est une grosse différence culturelle avec la France.

D’autres choses t’ont marqué ?

Le bruit constant de la ville. Les buildings en construction en permanence. Les klaxons des voitures. Le fait que les Hongkongais parlent très fort. Ce n’est pas de leur faute, mais on a toujours l’impression qu’ils sont en train de s’engueuler alors qu’ils sont peut-être juste en train de se dire « bonjour, comment ça va » (rires). C’est assez curieux et original, mais tout cela fait que c’est une ville stressante. On y gagne mieux sa vie, mais on y perd en qualité de vie. Tout est orienté travail. C’est une autre vision des priorités. La priorité va au business.

On n’a pas les mêmes priorités en France ?

En France, si tu demandes à quelqu’un sa priorité, il te répondra la liberté, les vacances, ou quelque chose comme ça. Là-bas, ce qui compte c’est le bon business. C’est peut-être encore plus vérifié pour les Chinois au regard de leur histoire passée et du fait qu’ils commencent à se développer très rapidement.

C’était dur de travailler là-bas ?

Je n’avais pas beaucoup de vacances. Quand on vit loin de chez soi, c’est dur. Car avec trois semaines de vacances, si tu veux revenir voir tes proches et visiter un peu le pays, ça fait court. Alors les premiers mois, je me sentais un peu en vacances. J’avais 27 ans en arrivant, je sortais avec des collègues sur place, on allait au bistro, au resto, on faisait la fête, c’était très sympa. Mais le boulot reste le plus important. En 2008, la crise est arrivée, on a vu des gens se faire virer du jour au lendemain. Et dans ces cas-là, ce n’est pas comme en France ou il y a des mois de négociation. Là, c’est 300 personnes qui peuvent se faire virer en 3 heures. C’est assez choquant pour nous.

Tu es parti seul là-bas. Tu as indiqué que tu sortais beaucoup avec des collègues sur place. As-tu fait connaissance avec des Français comme toi ou des personnes d’autres nationalités ?

Quand je suis partià Hong Kong, je connaissais déjà 2 personnes sur place qui y vivaient. Cela m’a permis de faire plus facilement beaucoup d’autres connaissances grâce à eux. L’autre avantage est que Hong Kong reste une petite ville où on vivait tous les uns près des autres, ce qui fait qu’on ne mettait que 10 minutes maximum pour se rejoindre quelque part.

Tu t’es fait des amis étrangers sur place ?

V : Étrangement, je ne me suis pas fait d’amis « locaux ». En revanche, j’y ai rencontré des Indiens qui sont maintenant de très bons amis. J’ai découvert la culture indienne, ce n’était pas ce que j’avais prévu initialement.

En fait, tu as reconstruit un cercle d’amis sur place ?

Quand je suis parti de Paris, je me suis dit que je perdais tous mes amis d’enfance pour partir très loin, et que je n’aurai pas trop l’opportunité de les revoir pendant longtemps. C’était difficile. Puis sur place, peu à peu, je me suis fait de nouveaux amis.

Es-tu heureux de cette expérience ? Qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Oui je suis tout d’abord content de cette expérience professionnelle qui était dure, mais riche en enseignement. J’ai travaillé dans trois sociétés, une Française, une Américaine et une Européenne. J’ai pu voir les différences culturelles, et beaucoup amélioré mon anglais.

Cette expérience a aussi changé ta vie personnelle, tu as rencontré ta femme là-bas ?

Oui, bien que je ne sois pas parti là-bas pour cette raison. Tu n’as pas besoin de partir au bout du monde pour trouver quelqu’un, bien heureusement. Mais ça fait partie de la vie. Pratiquement tous mes amis sur place ont rencontré leur femme actuelle et ont des enfants maintenant. Ça aurait été la même chose si j’étais resté en France. Mais c’est sympa d’y avoir rencontré ma femme. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis resté 5 ans là-bas. Si je n’avais pas fait sa connaissance, je serais rentré plus tôt.

Si tu devais recommencer, tu t’y prendrais de la même manière ?

Je ne sais pas, c’est difficile à dire. Je suis très heureux d’être revenu en France. Mais si j’avais choisi une autre ville, les choses auraient peut-être été différentes. À la fin de mon expérience à Hong Kong, je trouvais que c’était dur de vivre là-bas. Si j’étais parti à New York par exemple, j’aurais peut-être souhaité y rester pour vivre.

un conseil à quelqu’un qui souhaiterait partir travailler à Hong Kong ?

V : Si quelqu’un part travailler dans une société française, c’est plus cool, mais au final, il communique principalement en français, n’y rencontrera quasiment que des Français, il sortira entre français. Au final, il ne découvrira pas grand-chose et ne verra Hong Kong qu’à travers un prisme de Français. S’il travaille pour une entreprise étrangère, américaine par exemple, il y aura bien sûr des difficultés et moins d’avantages, mais en contrepartie il découvrira d’autres cultures. Où est l’intérêt d’aller travailler à Hong Kong pour n’y rencontrer que des Français ?Je conseillerai de faire le premier pas en partant via une société française, car c’est rassurant, mais de se faire une autre expérience dans une entreprise étrangère par la suite.

Une anecdote sur ton expérience sur place ?

Les Hongkongais choisissent un second prénom occidental. Ils choisissent souvent des prénoms anglais. Alors on se retrouve souvent dans une entreprise avec un Bruce Lee, un Jackie Chan, etc. Quand ton nom de famille est Lee, tu pourrais choisir autre chose que Bruce comme prénom, mais non, ce qui fait que tu te retrouves avec plusieurs Bruce Lee dans ta société, c’est assez amusant.

Tu es revenu, tu habitais à Paris, vous avez choisi de venir vivre à Lyon. Pourquoi ce choix ?

Ma femme parle très bien français. Elle avait déjà passé plusieurs années en France pendant ses études. Elle travaillait dans une entreprise française à Hong Kong, elle a demandé un poste en France et ils lui ont proposé un poste à Lyon. Nous avons donc choisi cette ville en sachant que c’est à moi maintenant de trouver un travail ici. Nous n’avions pas particulièrement envie de vivre à paris même si j’y ai de nombreux amis. L’inconvénient, c’est que l’on ne connait personne ici, mais cela viendra.

Merci Vincent pour toutes ces informations et à bientôt.

Merci !

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