AccueilVoyageDevenir comédien, Frédéric Chau nous raconte son parcours

Devenir comédien, Frédéric Chau nous raconte son parcours

Révélé par le Djamel Comedy Club, Frédéric Chau a fait du chemin depuis. Entre l’écriture d’un film et une apparition dans le clip de Pascal Obispo D’un Avé maria, le comédien a tourné avec Luc Besson dans Lucy.

À l’affiche dans Qu’est qu’on a fait au bon Dieu ? , il nous raconte comment il est devenu comédien à 27 ans.

Découvrez l’interview vidéo de Frédéric Chau

Transcription texte de l’interview

Comment tout a commencé

Bonjour Fred !
Salut !

Je t’interview aujourd’hui pour Bouge ton Q! qui est un site d’entraide pour ceux qui souhaitent procéder à un changement dans leur vie et passer à l’action. Changer, ce n’est pas une chose facile et toi tu as changé. Tu étais steward et tu es devenu comédien. Alors tout d’abord pourquoi ce changement de carrière et pourquoi comédien ?

J’ai commencé en étant steward à l’âge de 21 ans. C’était une super expérience et j’ai voyagé partout dans le monde et ça m’a donné une ouverture d’esprit, mais au bout de 5-6 ans, j’ai senti une énorme fatigue. J’avais à peu près 27 ans.

Je me suis dit ce métier-là, je ne pourrais pas le faire toute ma vie comme ça, car c’est extrêmement épuisant par le fait des décalages horaires, etc. Et donc je me suis dit : « qu’est-ce que je pourrais faire d’autre ? ».

J’ai senti en moi qu’il y avait quelque chose d’artistique que je pouvais travailler. Je me suis intéressé à la photo et à la musique et j’ai fait le constat que j’étais nul dans ces domaines-là.

Parallèlement à tout ça, je souffrais aussi d’une très grande timidité et du coup, je me suis dit que le théâtre était un bon moyen pour désacraliser le regard que les gens avaient sur moi et avancer dans la vie avec tout ça.

Donc j’ai pris des cours de théâtre sans jamais me dire que j’en ferai mon métier, mais à l’issue de cette formation-là t’as envie de te tester à une réalité professionnelle. Donc tu écrèmes les castings que tu peux voir sur internet et tu ‘arrives à un constat où tu te dis : «Mais il n’y a absolument rien pour moi ».

Sauf qu’un jour je tombe sur une annonce ou il y a écrit « Recherche des gens pour faire du stand-up, provenant de la diversité ». J’ai répondu à cette annonce et c’est comme ça que ça a commencé.

J’ai intégré une troupe d’humoristes et j’écrivais mes textes et ça a marché. Et ensuite je me suis fait repérer par Djamel Debbouze qui m’a donné une chance et une très grande visibilité. Donc c’était un accident, mais ça a déclenché des choses en moi. Une envie d’approfondir dans ce domaine-là.

L’élément déclencheur

Il y a eu un élément déclencheur de ce changement ? Un moment donné où tu t’es dit : « je veux devenir comédien »

Ce qui a déclenché… Vraiment, j’ai fait ça (du théâtre) sans me dire que j’en ferai mon métier. C’est juste que des gens ont validé mon travail. Ils m’ont dit : « Tiens t’as peut-être quelque chose en fait, ben creuse… approfondis… Avance dans ce truc-là… T’as vraiment un truc, t’as une chance qui t’est donnée. Saisis-la ! » Bon, je l’ai saisie, à bras le corps en fait (rire).

Les proches et la famille

Est-ce que t’as eu le support de ta famille, de tes amis quand tu leur as dit que tu allais devenir comédien ?

De ma famille, surtout mes parents, pas trop… Je pense que bien au contraire… mes parents, j’ai l’impression qu’ils ont pris ça comme un échec de l’éducation qu’ils m’ont donnée. Mais au final, ils sont très contents pour moi parce qu’il y a de belles choses qui m’arrivent.

Et surtout, ils sont beaucoup plus rassurés aujourd’hui sur mon activité et sur la personne que je suis. Je suis très proche d’eux, je les vois régulièrement. Ils me disent que je n’ai pas trop changé.

Les moments difficiles

Est-ce qu’il y a eu des moments difficiles ?

Bien sûr. Il y en eu plein parce que c’est bourré de doutes ce métier. Tu sais pas de quoi sera fait l’avenir. Tu peux marcher un moment et disparaître du jour au lendemain sans comprendre pourquoi.

C’est sinusoïdal en fait. Il faut juste prendre conscience de ce paramètre-là et se dire « voilà, j’avance par conviction et parce que j’aime faire ça ». Si un jour, ce métier me fait comprendre que ça s’arrête et ben ça s’arrête. J’en garderai un super souvenir, mais je passerai à autre chose sans aucun problème.

Apprendre sur soi

Un changement, ça permet d’apprendre des choses sur soi, de se remettre en question, puis de se dépasser aussi. Qu’est ce que t’as appris sur toi ?

J’ai surtout appris que rien n’était impossible. Moi, je viens d’une famille assez modeste où on m’a toujours dit,  » voilà, il faut aller dans les voies royales, les études, etc. » Et sans vraiment me poser la question : « qu’est ce que j’aimerais faire dans la vie ? » Qu’est-ce qui pourrait me rendre heureux ?

Je ne me suis jamais posé ces questions-là. Et c’est un jour en m’écoutant que je me suis dit « mais, ce n’est pas ça ce dont j’ai envie pour plus tard ». Et bah, tu prends cette décision d’aller vers ce truc-là et voir un peu comment ça te titille. Et après c’est ta vie, elle t’appartient.

Tu vois… vouloir plaire à tes parents ou dans le choix qu’ils ont fait pour toi, ça va un temps. Mais j’ai plus envie de te dire « voilà, tu t’écoutes et tu fonces quoi ».

Alors heureux ?

Ça fait maintenant 7 ans que tu as commencé cette carrière de comédien, est-ce que tu es heureux ?

Oui très ! Il m’arrive de belles choses. Tu parlais de doutes tout à l’heure, ça a été alimenté par des joies, des peines, des réflexions. Tout ça a fait que… tu fais des choix qui sont plus ou moins justes et j’ai eu la chance d’avoir fait de bons choix.

Et d’être bien entouré surtout. C’est ce qui me permet d’être heureux dans mon métier aujourd’hui.

Les conseils de Fred

Faut pas avoir peur, il faut y aller quoi. Et si ça marche pas, ça marche pas, mais au moins on est fixé.

Quels conseils tu donnerais à quelqu’un qui souhaiterait suivre ta voie ?

C’est de croire en ce qui pourrait le rendre heureux. Si vraiment on a cette conviction que c’est ça qui nous procure du bonheur, il faut y aller. Quitte à subir des échecs. Les échecs sont nécessaires, ils te font grandir.

Ils m’ont permis de prendre du recul, d’en tirer des conclusions pour m’améliorer. Faut pas avoir peur, il faut y aller quoi. Et si ça marche pas, ça marche pas, mais au moins on est fixé.

Les objectifs pour la suite

Maintenant que tu as réussi…

Mais non on peut ne pas dire que j’ai réussi. C’est pas possible de dire ça. La réussite, la réussite… C’est quoi la réussite ? On n’en sait rien. Moi, si je devais tirer un constat aujourd’hui…

Je dirais « oui, j’ai réussi parce que je suis heureux ». J’ai une super famille, j’ai des amis qui sont proches de moi, je suis comblé dans ce truc-là.

OK on va dire… maintenant que t’es devenu comédien… (rires)

Il y a une petite nuance… (rires)

Maintenant que t’es devenu comédien, est-ce que tu as un nouvel objectif ? Est-ce que tu te dis « tiens, pourquoi pas une carrière à la Jean Dujardin. Il a ouvert la voie… » Est-ce que tu te dis : « j’ai commencé dans la comédie, j’aimerais bien avoir des rôles plus sérieux… »

Oui, je n’ai pas envie d’être cloisonné dans un stéréotype de jeu. J’ai envie de m’ouvrir à un panel de jeu plus grand en terme professionnel. Mais moi, j’ai plus envie de te dire (mon objectif) c’est d’être en phase dans ma vie professionnelle et ma vie privée.

Si on arrive à avoir ces deux éléments-là, c’est le top ! Alors voilà, moi je m’efforce de donner beaucoup d’importance à mon travail et aussi à mes amis, à mes proches et à ma famille. Voilà.

Merci

De rien ! À bientôt !

En lien avec cet article : témoignage d’un élève du cours Florent.

Interview réalisée par Sandrino

Répondre

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Articles récents