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Comment composer sa musique – Les conseils d’Alex

Comment composer une musique ?

Est-ce qu’il faut absolument connaitre le solfège ?

Comment trouver l’inspiration ?

Est-ce qu’il y a des techniques particulières ?

Alex, créateur du site Composer Sa Musique, répond à nos questions.

Note : si vous cherchez également à apprendre ou reprendre la guitare, n’hésitez pas à lire notre article sur les cours en ligne pour apprendre la guitare.

Comment composer sa musique :  l’interview vidéo

Transcription texte de l’interview

Bonjour Alex
Bonjour Sandrino

Tout d’abord, je te remercie d’avoir accepté notre proposition d’interview
Mais je t’en prie. Ça me fait plaisir.

Tu es le créateur du site « Composer sa musique »
Oui c’est exact.

C’est un site qui donne des conseils, comme son nom l’indique, pour composer de la musique. Plus précisément, il s’agit de la composition de la mélodie, l’écriture des paroles, mais aussi de la musique assistée par ordinateur. Est-ce que tout d’abord, tu peux te présenter et nous dire ce qui t’a poussé à créer ce site ?

Je m’appelle Alex, j’ai 22 ans. Je viens juste de finir mes études en école de commerce. Je fais du piano depuis que je suis tout petit ; j’ai commencé à l’âge de 3-4 ans.Et puis, je me suis remis récemment à la guitare et il y a quelques années, à la MAO.

J’ai créé le site composersamusique.fr il y a à peu près un an et demi. Ça fait deux ans que j’ai eu l’idée de m’y mettre vraiment et que j’ai écrit mon premier article.

En fait, lorsque j’ai eu envie d’écrire ma musique comme tout bon jeune de mon âge, j’ai constaté que malgré mon solide bagage technique et théorique acquis au Conservatoire, je ne savais pas par où commencer.

Je me suis rendu compte que finalement, avoir des acquis dans son instrument et en solfège ne voulait pas forcément dire savoir composer automatiquement une chanson.

Donc à partir de là, j’ai regardé un petit peu sur Internet comment faire, et je n’ai rien trouvé sur le sujet. J’ai  juste vu que c’était un domaine abstrait et les seules réponses que j’avais, se résumaient à « Ouais, bien, pour faire de la musique, c’est facile.

Il faut être inspiré et ça vient tout seul. » Moi, j’avais beau savoir jouer, je n’étais pas très inspiré. Je ne savais pas comment ça venait. Ça ne venait pas tout seul.

Et donc à partir de ce moment-là, j’ai dit : « Bon, bien ok… je me lance. » J’ai vraiment fait un gros travail de recherche et de ressources sur le Web anglophone et surtout en mettant en pratique ce que je lisais.

J’ai  écouté des heures et des heures de musique pour décortiquer. Après, j’ai commencé à composer et tous les résultats que j’obtenais, chaque fois que je progressais, je le partageais par écrit.

Et au fur et à mesure, le site a rencontré son public. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas que moi qui me posais ces questions-là. Et c’est ce qui a donné composersamusique.fr.

Tout d’abord, est-ce qu’il faut maîtriser un instrument pour composer ?

Alors, maîtriser, ce n’est pas le mot… Je conseille vraiment la pratique d’un instrument pour la composition. C’est un avantage certain, car le fait de savoir jouer d’un instrument permet de comprendre plus facilement la musique. Pour en créer, ce sera plus simple.

Mais après, il ne faut pas forcément avoir un niveau hyper élevé dans son instrument pour composer. Je pense que c’est une perte de temps, une « fausse excuse » de se dire : « Il faut absolument que je sois un virtuose avant de composer. »

La bonne démarche, c’est de se dire : « Ouais, OK, je suis débutant dans mon instrument, mais ce n’est pas grave. Je vais continuer à en jouer et à apprendre.

Et en parallèle, je vais composer. » Comme ça, en fait, il y a une synergie qui se crée puisqu’en progressant dans son instrument, on se rend compte qu’on a de plus en plus de possibilités dans la composition.

Ça crée une sorte de cercle vertueux : plus on progresse, plus on a de possibilités et plus on a de possibilités, et bien, plus on aura envie de jouer. Donc, je pense que la bonne méthode n’est pas de se dire : « Ouais, je dois apprendre un instrument et après composer ».

C’est se mettre à composer en même temps que l’apprentissage de son instrument. Et je te rappelle qu’il ne faut pas un niveau hyper élevé dans son instrument pour pouvoir créer une chanson.

La preuve, c’est qu’il y a plein, plein de chansons qui utilisent des accords et des enchaînements d’accords super simples. Regardez toutes les chansons d’Oasis, des Beach Boys pour ne citer qu’eux. C’est super facile et ce sont  les plus belles chansons. Donc difficulté ne rime pas forcément avec beauté.

Si quelqu’un a envie de composer et qu’il ne connaît justement pas d’instrument, ni la MAO — parce qu’il y a aussi la musique assistée par ordinateur— est-ce que tu conseillerais plutôt de commencer par un instrument de musique ou de se mettre directement à la MAO, qui permet aussi de créer de la musique?

Bon, en fait, je pense que ça dépend plutôt des styles de musique vers lesquels cette personne se dirige. Si elle veut par exemple composer du rock ou du reggae, cette musique-là vient avant tout d’un instrument.

Donc je pense qu’il vaut mieux qu’il se penche d’abord sur l’instrument. Par contre, si c’est de l’électro qui est plus  basée sur l’arrangement du son, je pense que ça peut être plus intéressant de s’initier à la MAO) plutôt que de commencer à apprendre à jouer d’un instrument. Ça dépend en fait de ce que la personne veut et vers quoi elle veut se diriger aussi.

Tu nous as dit tout à l’heure que tu avais commencé le piano très tôt. Il semble que tu sois également diplômé ? 
Oui, j’ai une médaille d’argent en solfège  et j’ai un diplôme de fin d’études de piano classique, par contre.

Tu t’es mis récemment à la guitare. Est-ce que ton approche de la création musicale diffère d’un instrument à l’autre ?

Même s’il existe des similitudes entre les instruments, la façon de composer change selon les instruments. Et d’ailleurs, c’est pour cette  raison que je me suis mis à la guitare, déjà parce que c’est un instrument que j’aime bien, j’ai toujours voulu en jouer.

Je me suis aussi dit qu’en termes de compositions ça pouvait m’apporter des possibilités nouvelles. Par exemple, ne serait-ce qu’au niveau des accords. Quand on fait un accord de Sol par exemple à la guitare, comme des cordes sont différentes que sur un piano, et bien les notes ne sonnent pas de la même façon.

Un exemple concret : quand je joue en groupe, des fois je trouve une suite d’accords sympas au piano et donc je demande au guitariste de la retrouver à la guitare. Au final, les enchaînements trouvés sont complètement différents de ceux que j’avais à la base au piano.

Et lorsque tu as essayé de composer à la guitare, est-ce que ça t’a pris un petit peu de temps malgré toutes tes connaissances du piano et du solfège ?

Oui, forcément. Parce que moi, j’avais l’habitude de jouer au piano, donc tout de suite, quand on arrive sur un nouvel instrument, on galère…

J’avais l’habitude de jouer un morceau et d’être relativement à l’aise au piano. Et à la guitare, j’avais du mal à enchaîner les accords en pinçant les cordes avec mes doigts.

Ce fut difficile, mais je ne l’ai vraiment pas vu comme une contrainte, mais comme une opportunité en fait, parce quand j’ai commencé à apprendre la guitare, je me suis mis tout de suite à composer à la guitare aussi, même si je ne savais jouer que trois accords, j’enchaînais ces accords de façon différente et c’est ce qui m’a poussé tous les jours à progresser et à élargir mon panel des possibilités dans la composition.

Sur ton site, tu proposes gratuitement un e-book qui s’appelle l’essentiel du solfège et qui vise à enseigner les bases du solfège.
Oui.

Il y a beaucoup de musiciens qui jouent sans connaître le solfège parce que c’est contraignant, et tu le dis toi-même dans un de tes articles. Est-ce que tu peux nous expliquer l’apport du solfège dans la composition pour convaincre ces personnes réfractaires ?

Tout d’abord, même si elles ne connaissent pas le solfège, c’est une bonne chose de commencer à composer. De même qu’apprendre à jouer d’un instrument et composer en même temps, il y a des gens qui se disent : « Je ne connais pas le solfège, donc je ne vais pas composer. ».

Même s’ils ne connaissent pas le solfège, c’est bien aussi de se mettre à la composition parce que ça permet de travailler le feeling, l’oreille, la façon dont on entend la musique et, fondamentalement, c’est ça le plus important.

Donc c’est pour ça que j’ai voulu créer cet e-book. Je sais qu’il y a beaucoup, beaucoup de réfractaires par rapport à ça. Et ce n’est pas un sujet super sexy à la base. Mais c’est un immense avantage de connaître le solfège. C’est connaître la mécanique et la logique de la musique, en fin de compte.

Concrètement au niveau des apports, la connaissance du solfège, c’est la connaissance de la langue de la musique. Donc ne serait-ce que savoir lire une partition, savoir déchiffrer des notes, et de ne pas jouer que des tablatures, ça permet d’avoir accès à plus de partitions et ouvrir  son paysage musical à des milliers et des milliers d’oeuvres.

Donc on ouvre sa connaissance à toutes ces possibilités… Et comme on connait les mécaniques de la musique, ça va nous aider à aller beaucoup plus vite en matière de composition.

En fait, au lieu de tâtonner à l’oreille, avec le solfège, on va connaître les règles qui vont régir un peu tout ça et on va pouvoir se diriger beaucoup plus vite. Par exemple, on trouve trois accords qui s’enchaînent bien à la guitare. On a envie d’en avoir un quatrième, on tâtonne souvent sans succès.

Bien là, le solfège nous permet de dire : « Tiens, bien, avec ces trois accords-là, je vais pouvoir me diriger vers ce quatrième-là et je sais qu’il va bien sonner et qu’il va pouvoir compléter ma suite. » Plein de petits exemples comme ça qui font que le solfège est super utile.

Concernant les paroles, on les écrit avant, pendant, après ? Est-ce qu’il y a une meilleure méthode qu’une autre ou est-ce que c’est au feeling et que ça dépend vraiment de chacun?

La meilleure méthode, c’est la sienne, tout simplement. La musique, ce n’est pas une recette de cuisine. C’est un art, donc ça se saurait s’il ne suffisait que de suivre une recette et se dire : « Tiens, maintenant, pour compléter la musique, il faut que je fasse les paroles et après la musique ça se règle ».

Ce n’est pas comme ça que ça marche. Il y a plein d’approches différentes et justement, c’est ça qui fait la beauté de la musique.  Et donc vraiment, la meilleure méthode, c’est la sienne.

Si vous avez l’habitude d’écrire vos paroles et après de les mettre en musique,  gardez cette approche-là. Et au contraire, moi personnellement, je mets d’abord en musique, je suis focalisé plus sur la musique et après je trouve des paroles en fonction des sonorités que j’ai.

Mais ça dépend vraiment de chacun et de l’habitude de chacun. Chaque méthode, en fait, possède ses inconvénients et ses avantages. Par exemple, quand on commence par le texte, on a plus de liberté justement au niveau des paroles, des mots qu’on veut utiliser.

Mais si on commence par la musique, on a plus de liberté forcément au niveau de la musique qu’on utilise. Donc ça peut être bien justement de soit mixer les deux, ou tester chacune des méthodes et de se faire sa propre opinion pour choisir ce qui marche pour soi.

Est-ce que tu conseilles à une personne qui veut créer une musique de A à Z en utilisant un logiciel de MAO d’apprendre plusieurs instruments ? Ou plutôt d’utiliser des instruments synthétiques grâce à certains logiciels ?

Ça peut être forcément un avantage si la personne s’y connaît en batterie, en guitare, … C’est tant mieux pour elle. Elle pourra justement vraiment composer tous les aspects de la chanson selon son envie.

Mais après, je ne pense pas qu’il faille se dire : « Tiens, il faut absolument que je sache jouer de la basse, de la batterie, du violon et de la trompette… », sinon on n’a pas fini. Et ça serait vraiment difficile.

Et c’est justement ça par rapport à la MAO, c’est que grâce à un clavier, un clavier maître, on peut maîtriser tous ces instruments-là. Donc oui, ça peut être un avantage, mais ce n’est pas forcé de le faire.

On peut très bien réussir à composer d’autres parties d’instruments à partir d’un clavier. Parce que même si c’est de la guitare ou un piano — tout à l’heure, je disais que les approches étaient différentes — mais ça reste de la musique.

Donc, en fin de compte, on peut réussir à se débrouiller dans d’autres parties musicales qui ne sont pas forcément son instrument grâce à un clavier qui va composer les autres parties.

Si quelqu’un décide de composer et pense que c’est un petit peu difficile de créer toutes les parties d’une musique, car il ne connaît pas les autres instruments. Est-ce que tu penses que créer un groupe pour composer avec les membres et leurs différents instruments serait une bonne solution ?

Moi, je conseille vraiment à tout musicien d’essayer de bosser avec d’autres musiciens pour jouer, même si notre souhait ce n’est pas forcément de jouer en groupe ou de jouer en live parce que chaque personne à une personnalité différente, avec une autre façon d’aborder la vie.

C’est toujours super enrichissant en fait de jouer avec quelqu’un d’autre. Il aura d’autres idées, il y aura d’autres apports par rapport à la composition. Et rien que pour comparer les façons de faire et de jouer de la musique, ça peut être super intéressant. Donc le plus tôt possible, c’est le mieux.

Ça enrichit, je le conseille vraiment… La musique, c’est fait, je pense, pour être partagée, pour être jouée avec des gens.

Et donc, vraiment dès que vous pouvez, si vous avez des amis, des potes avec qui vous avez envie de jouer, foncez, quoi. Parce que… déjà, c’est fun, mais en plus ça ouvre plein de possibilités différentes; chaque rencontre qu’on fait, de toute façon, va nous enrichir personnellement et musicalement.

Une autre question sur la composition. J’ai un ami qui joue très bien du piano, qui joue aussi de la guitare assez bien et il m’a dit qu’il n’arrive pas à composer. Il sait bien jouer, il sait reproduire, mais il n’y arrive pas. Il n’arrive pas à improviser. C’est impossible pour lui. Est-ce que tu as des conseils ?  Est-ce qu’il y a des méthodes ou des choses à faire pour  trouver cette inspiration et arriver à improviser ?

On peut toujours y faire quelque chose. Mais moi aussi, ça m’est arrivé. En fait, comme j’ai appris le piano à l’école, je savais surtout reproduire les morceaux. Et donc,  j’avais une approche de reproduction et pas de création à la base.

J’ai eu aussi du mal après à sortir de la matière « originale ». Donc c’est normal de savoir jouer d’un instrument et de ne pas savoir improviser. Ce sont deux domaines différents, même s’ils sont super proches.

Pour prendre un exemple, c’est comme les gens qui dessinent, en fait. Oui, ils peuvent très bien reproduire vraiment ce qu’ils voient à partir du moment où ils ont un modèle, mais dès qu’il s’agit de dessiner de tête, même si c’est toujours du dessin, ils auront du mal.

Pourquoi? Parce les compétences qu’il faut développer dans ces deux domaines-là sont différentes.

Donc qu’est-ce qu’il faut faire pour remédier à ça ?

C’est dur, mais il va falloir s’affranchir des règles, en fait. Il va falloir oublier tout ce qu’on a appris pour réapprendre justement.

Le copain, il faut qu’il se dise : « Ben ouais, ce n’est pas grave. C’est normal si je n’y arrive pas. » Et à partir de là, il faut apprendre petit à petit avec les règles de la composition classique.

Donc qu’il prenne les suites d’accords, qu’il les fasse se suivre et qu’il les enrichisse au fur et à mesure. Après, il enlève ses partitions, joue, pose ses mains sur le clavier— ou sa guitare — il se force à jouer sans rien regarder, en fermant les yeux, en écoutant et repérant ce qu’il a pu voir.

Et au fur et à mesure, construire comme ça sa chanson en fonction de ce qui le fait vibrer, en fin de compte, continuer à broder à partir de ça.

D’un autre côté, tu as aussi des personnes qui n’ont pas ce problème d’improvisation, mais par contre, qui manquent d’inspiration. Est-ce qu’il y a aussi des méthodes pour trouver l’inspiration ?

L’inspiration, ouais. Quand on parle musique, on parle toujours forcément d’inspiration. La façon la plus simple de le faire, c’est d’être curieux. C’est ça, quoi. L’inspiration, ça vient de là, ça vient du fait qu’on observe ce qui nous entoure, qu’on observe le monde.

Donc l’inspiration, elle se trouve vraiment partout. Il faut lire, regarder des films, aller au cinéma, écouter plein de musique et c’est de là qu’on puise l’inspiration. C’est rechercher plein de groupes, enrichir sa culture musicale.

Plus on va avoir justement des matières autour de soi, et plus on aura d’idées. C’est comme un cuisinier, quoi. Plus il va avoir d’ingrédients sous la main, plus il va pouvoir élaborer des plats. Bien, l’inspiration, c’est exactement la même chose.

Et après, l’inspiration, ce qu’il faut savoir, c’est comme un muscle. Et ce n’est pas forcément quelque chose qui est complètement extérieur. Et… Ce n’est pas forcément une force mystique qui nous frappe et du coup, ça y est : « J’ai une illumination et boum !

J’arrive à créer de la musique. » Il y a de ça un petit peu aussi, mais pas que ça. C’est un muscle. Ça peut se travailler. Le fait justement de rechercher à chaque fois dans les livres ou dans les films des sujets qui pourraient servir notre musique, bien ça va être une habitude qu’il faut prendre. Donc voilà. Mon conseil est d’entretenir son inspiration comme un muscle.

Moi qui pensais qu’il fallait se faire larguer par sa petite amie pour trouver une inspiration… Donc il y a des moyens plus doux pour y arriver…

Oui et s’il n’y a  que ça, … Toutes les musiques risquent d’être d’une humeur hyper triste.

Dans le domaine de l’écriture, notamment de romans, on retrouve souvent les conseils de « lisez beaucoup », « écrivez beaucoup ». Pour la musique, est-ce que pour composer on doit avoir le même concept, c’est-à-dire « écoutez beaucoup, composez beaucoup » ?

Tout à fait. La musique, c’est un moyen d’expression à la base. On raconte un petit peu notre quotidien, notre façon d’être et donc pour ça, c’est bien de puiser ce qu’il y a autour de nous et finalement, on raconte notre histoire et pour pouvoir le faire, il faut vivre, tout simplement.

Il faut être curieux et il faut voir ce qui se passe autour de soi. C’est inhérent à la musique que d’être curieux et de regarder un petit peu ce qui se passe autour. Ça fait partie de la définition même de la musique.

Et comme je disais tout à l’heure, plus on va écouter de musique, et plus on va avoir de la matière et des idées pour pouvoir créer les siennes. Et c’est ça la principale qualité, je pense, d’un compositeur.

C’est d’être curieux de tout et d’utiliser vraiment tout ce qu’il a, tout ce qu’il a sous la main. Plus vous aurez une culture musicale poussée, plus vous connaîtrez des groupes, et plus vous aurez des idées et mieux ça sera.

Il ne faut donc pas se frustrer si on n’y arrive pas tout de suite; il faut pratiquer encore, encore, encore, et encore. Et ça vient vraiment au fur et à mesure. C’est comme n’importe quelle activité.

Si demain – comme je sais que BougeTonQ est un site qui nous aide à atteindre nos objectifs – s’il y a des gens qui veulent commencer à courir, ce n’est pas demain qu’ils vont réussir à courir un marathon tout de suite. Donc pour la composition, c’est vraiment par la pratique et par des séances d’entraînements réguliers qu’on progresse.

Quels sont les conseils les plus importants que tu donnerais à un apprenti compositeur? Tu en as déjà donné pas mal. Tu peux en citer qu’un, deux ou trois, comme tu veux.

D’accord. Le plus important, et de loin — lui, c’est le plus important de tous — c’est de se lancer, c’est de mettre un premier pas à l’étrier. La composition, souvent, c’est un domaine qui fait assez peur finalement et on se dit à première vue, quand on veut créer une chanson: « Il faut que j’aie plein de connaissances, il faut que je sois bon en musique. »

Et ça a cette réputation d’être réservée seulement à l’élite ou à des personnes initiées et c’est ce que j’essaie de montrer par composer-sa-musique.fr, c’est : « Non, pas du tout. Vraiment tout le monde peut réussir à le faire, à condition seulement de s’y consacrer sérieusement ». Donc vraiment, mon premier conseil, c’est d’y aller, de foncer.

Après le deuxième le plus important, c’est de se faire plaisir. Parce que ça ne doit pas être une contrainte. Si vous vous dites « Là, il faut que je finisse. Il faut absolument que je compose ma guitare, comme ça j’aurai fini ma chanson. » Ça ne va pas marcher comme ça.

Il faut que ça reste un plaisir. Il faut vraiment être amoureux de la musique, un compositeur, de toute façon, c’est un grand amoureux de la musique. C’est aussi simple que ça. Se faire plaisir, partager le truc avec des gens, c’est le fun quoi. Se faire plaisir et puis ensuite ne pas se décourager parce qu’il y aura forcément des moments où il y aura des hauts et des bas comme pour n’importe quelle activité.

Mais c’est ça, en fait, le plus grand piège avec la composition.C’est que la musique, elle est tellement partout en fait dans notre monde. Quand on sort dans la rue, on entend la musique tout de suite.

Quand on va au supermarché, on entend de la musique. Donc les gens ont déjà une idée de la musique comme un produit fini. Et du coup, ils voudront essayer de créer tout de suite une super musique parce que c’est la norme d’être entouré de musiques qui sont tout de suite à un niveau supérieur.

Et c’est ça le piège du compositeur : c’est d’être tellement entouré de choses qui soient d’un niveau élevé, qu’au final, lui il est frustré par rapport à ce qu’il fait. Il va abandonner tout de suite.

Donc, il faut prendre conscience que les musiques qui nous entourent déjà, ce sont des compositeurs initiés, des gens qui sont assez bons dans leur domaine. En fait il faut accepter d’être débutant et se mettre au boulot. Pour résumer, c’est y aller, se faire plaisir et continuer. Persévérer.

Comme tu sais, BougeTonQ est un site où on vient créer des objectifs. Quels sont les tiens en ce moment ? Que rêverais-tu donc de faire à court, à moyen ou à long terme?

Alors, mon objectif à court terme, c’est de finir d’écrire un livre pour composer sa musique justement. Ce sera un guide de la composition qui va justement vous permettre de composer une chanson de A à Z, dans lequel je vais montrer comment construire la musique étape par étape.

Mais en fait, ça ne va pas être une recette de cuisine non plus. Pour résumer le concept, ça va être une immense boîte à outils qui va vous permettre — quelle que soit la section de votre composition, les paroles, la mélodie ou l’accompagnement – de trouver des outils concrets pour y arriver.

Chaque fois, je mettrai des exercices à la fin de chaque section. Donc ça va vraiment être un livre hyper concret pour réussir, pour donner des méthodes et des outils pour créer sa chanson de A à Z.

J’espère le sortir pour le mois de décembre et tout simplement pouvoir réussir, grâce aux ventes, de vivre de composersamusique.fr. Je suis un jeune diplômé, comme je viens de dire. Donc là, je rentre dans la vie active.

Et le plus beau des cadeaux, c’est de pouvoir continuer à composer ma musique et pouvoir me mettre à plein temps dans cette activité. Ça, ce serait génial. Et puis, oui : pouvoir en vivre, vivre de ma passion et à côté, pour dégager assez de temps pour continuer forcément à faire de la musique et à continuer avec mon groupe. Voilà. Ce sont mes rêves.

Pour terminer, quel objectif concret tu peux conseiller à quelqu’un qui voudrait progresser en composition ? Est-ce que tu penses qu’il y a des objectifs concrets qu’on peut se fixer ? 

C’est super important de se fixer des objectifs; ça, c’est clair. Mais en tout cas, dans la musique, je ne pense pas qu’il fasse se dire : « il faut absolument que je finisse ma musique pour dans deux semaines, là », par exemple.

Je ne pense pas que ça marche comme ça parce que c’est tellement indépendant de plein d’autres choses que ça va plus mettre une limite, de la pression, et au final, on ne va pas peut-être pas réussir à créer ce que l’on a envie.

Mais un objectif concret, c’est de se dire par exemple : « Je vais jouer trente minutes chaque jour de mon instrument. » Ça, c’est un objectif qui va vous faire progresser. Et après, continuer à se documenter, par exemple :« Tiens, bien, je vais participer à une formation sur la MAO ». Ça, c’est un truc concret qui peut vraiment vous être bénéfique. Voilà.

Alex, je te remercie énormément d’avoir répondu à mes questions. J’espère que ton objectif, tes objectifs, se concrétiseront rapidement et j’espère que tu vas nous donner de tes nouvelles, notamment concernant ton projet de livre qui sort en décembre. On le suivra de très près.

Merci à toi. Avec plaisir et à très bientôt.

Lien vers le site d’Alex :
http://composer-sa-musique.fr

Interview réalisée par Sandrino

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