Étudier n’est pas de tout repos, loin de là. Entre les révisions, les examens, l’École ou la faculté, les obligations, la vie étudiante, les amis et la famille, le temps pour soi devient anecdotique.
Malheureusement, certains finissent par faire des sacrifices afin d’en retrouver. De mauvais sacrifices.
Cependant, ils pourraient être évités.
Comment ? Tout est question de temps et de perception de vos études. Si vos cours étaient amusants, épanouissants, si à la fin de chaque journée, étudier vous rendait fiers, alors à quoi bon faire des sacrifices ? D’accord, vous auriez une vie bien remplie, peu de temps en dehors de ces activités, mais ça ne serait plus un problème.
Pourquoi ? Parce que la majorité des gens qui se plaignent de ne pas avoir de temps pour eux ont en réalité un problème avec les activités qui consomment ce temps. Il n’est pas question de quantité de temps dépensé, mais de la qualité des activités dans lesquelles vous dépensez ce temps.
Bonne nouvelle ! Cette qualité s’améliore. Et en tant qu’étudiant, étudier occupe une grande partie de vos activités (bien joué Sherlock). Il est donc vital que celle-ci soit un minimum attrayante.
C’est ce que vous allez découvrir aujourd’hui avec l’étude de vos cours. Il n’existe pas une seule manière d’étudier, il n’existe pas un seul type d’être humain. Chacun et chaque cours est différent. A l’aide des informations que je vais vous donner aujourd’hui, j’espère vous aiguiller sur le « chemin de l’amusement ».
Je m’appelle Valentin Rozé, ma mission est de vous enseigner à apprendre efficacement et de manière épanouissante. Alors faisons un petit bout de voyage ensemble au fil de ces quelques lignes.
Un cours n’est pas un long fleuve tranquille
Un parcours en zigzag
Rien n’est linéaire dans un cours. A tout moment, vous devrez revenir en arrière, approfondir, revoir un point fondamental oublié, …
Voyez votre cours comme un champ de bataille, il vous faut de la stratégie, il vous faut analyser le terrain. Pour ce faire, vous devez comprendre la structure du cours :
- Quelle partie va être difficile, facile ?
- Quelle partie va être rapide ?
Avant même d’entamer l’apprentissage, vous devez être conscients du parcours qui vous attend, des virages serrés et des bosses.
Si votre cours est le résultat d’une prise de note en classe ou en amphi, vous en avez déjà une bonne idée, mais si comme moi, vous découvrez la majorité de vos cours sur papier, vous devez effectuer ce travail préalable.
Tournez donc les pages, et prenez note (sur le côté) des différentes difficultés auxquelles vous allez faire face. En rouge les parties difficiles, en vert les plus faciles par exemple. A vous de voir la structuration qui vous plaît le plus.
Cette structuration prendra en compte quelque chose de très important : vos acquis.
Comprenez vos acquis
Trop d’étudiants font cette erreur de réviser ce qu’ils maîtrisent. Si les notions de l’introduction vous sont familières, passez-les, si le développement d’une expérience est quelque chose que vous revoyez pour la n-ième fois, passez à la suite.
C’est ce que vous pouvez effectuer, par exemple, lors de votre seconde lecture du cours. Ou plutôt lors de votre second « survol ». Vous pourriez tracer une ligne verte verticale dans la marge pour repérer vos acquis, donc ce sur quoi vous allez très vite passer.
La structure évolue en fonction de vos connaissances, plus vous maîtrisez, plus c’est rapide.
Un autre bénéfice important est que vous visualiserez facilement votre progression ainsi que les difficultés à venir. S’il ne vous reste que du « vert » à la moitié de votre cours, vous serez conscients de la facilité des dernières pages.
Comblez vos carences
Si vous devez revenir sur des notions « élémentaires », faites-le plutôt que de vous obstiner à en comprendre de nouvelles. Cela facilitera la suite du voyage et le rendra plus agréable. Si vous décidez de continuer malgré vos lacunes, vous risquerez de vous leurrer et de vous auto-satisfaire en faisant semblant de comprendre.
Je suis sûr que vous en avez déjà fait l’expérience.
Vous venez de terminer un cours, dans la sueur et le sang (Ok, j’exagère). Vous êtes fiers. Cependant, en y repensant, il vous est impossible de vous souvenir concrètement de ce que vous venez d’apprendre.
Quel est votre réflexe dans cette situation ? Ne plus y penser, car « ça reviendra demain ». Bien sûr. Alors, surtout, je ne vous dis pas de rouvrir ce cours qui vous a fait souffrir, ce ne serait pas drôle, mais gardez en tête qu’il faudra revenir dessus d’ici peu.
Peut-être que cela aurait pu être évité si vous aviez comblé vos lacunes avant d’entamer le cours en question. Voyez ce travail comme la réalisation de préparatifs nécessaires avant d’entrer sur le champ de bataille. Avec les bons équipements et les bonnes bases, la « bataille » sera bien plus simple.
Pour les combler, vous devez les identifier. Pour les identifier, vous devez les chercher. Il vous suffit de survoler votre cours et de noter toutes les notions que vous ne maîtrisez pas et qui semblent importantes pour la bonne compréhension du cours.
Un cours est un puzzle
Identifiez les pièces manquantes
Pour maîtriser un cours à la perfection, il ne faut pas se contenter de ce qui vous est donné. A moins que vous prépariez votre thèse de doctorat, il est très peu probable qu’un cours soit réellement complet. D’ailleurs un cours n’est jamais complet, on peut toujours l’étendre à d’autres concepts.
Tout comme dans un jeu, vous ne devez pas vous contenter de la « quête principale ». Il existe une multitude de connaissances à acquérir en approfondissant certains concepts. Bien sûr, vous n’êtes pas obligés de maîtriser ce que vous approfondissez, mais cela vous permettra de mieux comprendre ce qui est primordial.
Pourquoi ?
Il y a deux raisons à cela :
- Plus on approfondit un sujet, plus les bases paraissent claires car vous les utilisez un grand nombre de fois pour comprendre les informations complémentaires. Pour comprendre, il faut appliquer, même dans l’abstrait. Si vous appliquez les concepts fondamentaux en les utilisant pour comprendre les compléments, vous maîtriserez davantage ces fondamentaux.
- Plus on approfondit, plus on crée de liens. Or, la création de liens est primordiale pour la rétention des informations. Maîtriser c’est bien, maîtriser sur la durée c’est mieux. En approfondissant vos cours, vous les rendez plus mémorables.
Voyez l’approfondissement comme du bonus, comme de petits cadeaux facultatifs qui ne vous mettent pas la pression et sont en plus utiles.
Toutes les pièces ne sont pas faites pour s’épouser
Si vous avez correctement réalisé la structure de votre cours, vous savez qu’il y a un chemin à suivre. Ou plusieurs devrais-je dire, car votre cours ne s’étudie pas en un seul tracé. Il est une sorte de donjon (pour nos chers amis joueurs/connaisseurs de RPG/MMORPG), avec diverses pièces « cul-de-sac ».
« Seuls quelques chemins mènent à Rome. »
Vous comprendrez mieux avec un schéma :
Il faut donc respecter un certain parcours pour accéder à une certaine notion. Dans votre cours, il y a plusieurs liens logiques, vous devez les respecter pour favoriser sa compréhension.
Ça paraît évident, c’est peut-être ça le problème. Quand c’est évident, on a tendance à le négliger.
- Manger sainement pour être en bonne santé ? Évident.
- Faire du sport pour être en forme ? Évident.
- Éteindre son portable pour ne pas être dérangé lorsqu’on étudie ? Évident.
- Préparer ses examens quelques semaines en avance ? Évident.
- Faire des exercices pour comprendre son cours ? Évident.
- …
La liste est longue, touche tous les domaines et tout le monde. Qu’est-ce qui est évident et que vous ne faites pourtant pas ?
Un cours est un jeu
Une barre de progression
Pour être motivé, il faut pouvoir constater les conséquences liées à nos actions. Dans un cours, vous devez pouvoir estimer et visualiser votre progression. Comment fait-on ? Représenter l’acquisition de connaissances paraît abstrait, non ?
Plusieurs techniques existent, et vous pouvez vous-mêmes créer les vôtres. Par exemple :
- Créez une barre de progression au-dessus de votre cours afin d’estimer la partie que vous avez déjà acquise (basez-vous sur la structure et l’estimation de la difficulté des différentes parties). Prenez ce cours de programmation par exemple.
- Faites une check-list des notions à comprendre, que vous cocherez au fur et à mesure de votre progression
- Récompensez-vous à différents paliers.
La base est toujours la même, je ne vais donc pas m’éterniser sur le sujet. Le but est de pouvoir percevoir votre progression.
Se repérer pour avancer
Vous avez la structure, les liens logiques, un plan de l’itinéraire à parcourir. C’est bien. Maintenant, pour passer à l’étape supérieure, il vous faut une carte. Mais pas n’importe quel type de carte, une carte mentale.
A quoi ça sert ?
A mémoriser, surtout, mais aussi à réviser, à rechercher des connaissances acquises.
Cette carte mentale a pour objectif de vous faire synthétiser en images et mots-clés les notions que vous venez d’acquérir. En réalisant ce travail, vous allez produire un contenu et donc ancrer vos connaissances dans votre mémoire.
Le cerveau est incroyablement égocentrique, il retient bien mieux ses productions que celles d’autrui. Il regarde son nombril en permanence.
Il vous faudra cependant les réviser.
C’est pour cela que la Mind Map a au moins deux fonctions, en plus d’ancrer, elle permet de réviser mentalement les connaissances, car il vous suffira de parcourir en pensée la carte que vous aurez créée pour vous souvenir des associations qui y sont attachées.
Et le boss final ?
Vous avez terminé l’étude de votre cours, comblé vos lacunes, approfondi les notions importantes et cartographié l’ensemble, félicitations ! Vous allez à présent passer à la dernière étape : la synthèse.
Je ne parle pas de la réalisation d’une fiche. Vous pouvez le faire mais cette fiche n’est pas aussi intéressante que ce que vous vous apprêtez à faire, surtout si vous êtes déjà en possession d’une Mind Map.
Tout au long de l’étude de votre cours, vous avez acquis une certaine quantité de connaissances, votre but à présent sera de le résumer avec le plus de détails possible, de mémoire. C’est l’épreuve finale de votre voyage, celle qui déterminera si vous avez été attentif durant ce dernier, si vous maîtrisez ou non le donjon que vous avez traversé, l’aventure que vous avez vécue.
Pour ce faire, c’est très simple :
- Cachez l’ensemble de votre cours, de vos prises de notes et de votre carte
- Prenez une feuille
- Faites un premier plan le plus détaillé possible de votre cours
- Expliquez chaque notion (en les vulgarisant au maximum) à l’aide de mots clés et/ou de mots simples
- Schématisez ce qui peut l’être
- Comparez avec votre cours / votre carte mentale
Essayez de réaliser cet exercice 3 fois :
- Une première le jour de l’étude du cours
- Une seconde le lendemain ou le surlendemain
- Une troisième une semaine plus tard
Ensuite, en fonction de vos facilités à restituer votre cours la troisième fois, voyez s’il vous faut effectuer à nouveau l’exercice. Mais trois fois semble être le minimum pour avoir véritablement acquis 90% de votre cours.
Avec cette façon de travailler, la majorité de vos cours seront faciles à étudier, c’est comme ça que je les étudie la grande majorité du temps, et c’est pareil pour les bouquins techniques que je lis.
Vous avez toute la méthode et je vous ferai un petit résumé à la fin de l’article. Avant ça, j’aimerais m’attarder sur un dernier point essentiel selon moi lorsqu’on décide d’apprendre quelque chose. Je le mets à la fin de l’article afin qu’il soit votre souvenir le plus marquant.
Un cours dépend de votre perception
Pour moi, la vie est un jeu.
Ça fait débat, personne n’est d’accord. Lorsque je dis ça, les gens me parlent de difficulté, d’inégalité, d’héritage, de déterminisme (de fatalisme pour certains) et mille et une autres visions de la vie.
Et ils n’ont pas tort. Ils n’ont cependant pas non plus raison.
Ce dont je parle, ce dont tout le monde parle, c’est de la perception de la vie. Pour une épreuve, une difficulté, un événement donné, personne ne le vit de la même manière. Tout est question de perception, la mienne, c’est que la vie est un jeu.
Tout ce que je fais, j’essaie de le percevoir comme un jeu (d’où mon penchant jeu vidéo-ludique), et les cours ne sont en aucun cas épargnés.
Les barrières mentales
Il y a un concept fondamental dans l’apprentissage qui devrait être la première chose que l’on enseigne à l’École : la notion de confiance.
Les enfants nous paraissent incroyablement confiants. Ils ne s’imposent aucune limite. S’ils peuvent l’imaginer, ils y croient aussi fort qu’une réalité. Pourquoi ? Parce que les enfants n’ont aucune barrière mentale.
Le premier ennemi dans l’apprentissage, quelque soit le domaine, c’est notre formidable capacité à nous imposer des limites. Quand on ne se croit pas capable d’apprendre tel ou tel domaine, on n’y arrive pas, quand on se sent impuissant face à un concept, on ne le comprend pas.
Et c’est très souvent à cause d’autrui que l’on se met à douter de nos capacités, car fondamentalement, il est naturel d’être confiant. J’affirme qu’il est criminel de dire à un enfant qu’il est nul, mauvais, qu’il n’arrivera jamais à réussir quelque chose, car ce qu’on lui dit alors était faux jusqu’à ce qu’on lui dise.
Briser la confiance est facile, la retrouver l’est un peu moins. Mais c’est possible. Il faut intérioriser un concept pour cela : tout est possible. Non pas seulement le comprendre intellectuellement, mais le sentir dans ses tripes, le comprendre « avec le cœur ».
Peu importe le cours à étudier, si celui-ci vous fait peur, prenez un peu de temps pour « ressentir la facilité », pour faire sauter vos barrières mentales. La difficulté n’est qu’une question de perception.
L’envie de s’y mettre
Deuxième caractéristique de la perception de son cours : l’envie. Il est plus efficace de travailler 30 minutes avec envie que deux heures à contre-cœur.
Pour chaque cours, il vous faut trouver l’envie, et pour cela, plusieurs pistes :
- L’intérêt : vous voulez acquérir le savoir d’un livre ou d’un cours dans le but de l’appliquer très rapidement.
- Le défi : certaines personnes vous ont parlé de la difficulté de ce cours, vous avez envie de vous y coller pour leur prouver que vous êtes davantage capables qu’elles.
- La curiosité : qui n’est non pas un « vilain défaut » mais une force hors-norme.
- La sympathie avec l’enseignant : souvent, il y a une forte corrélation entre la sympathie pour le professeur et le fait d’aimer une matière.
- L’agréabilité du travail : parce que vous allez travailler avec un groupe de personnes que vous appréciez, parce que vous allez avoir des discussions intéressantes, parce que votre bibliothèque universitaire est magnifique. Tout est question de concentrer sa perception sur ce qui est agréable dans le fait d’étudier.
- La fierté : très proche de la notion de défi, mais plus personnel. Pas besoin de se vanter auprès d’autrui pour être fier de soi.
- La récompense : un terme général regroupant différentes caractéristiques telles que la fierté, le défi, l’intérêt, etc. Le but ici est de trouver une activité agréable à faire à condition d’avoir achevé l’activité moins agréable.
- La vision à long-terme : peu de personnes en ont une vraie, mais ceux qui en ont une sont extrêmement disciplinées. C’est souvent ce qui fait les figures marquants l’Histoire.
- L’émotion : devenez ce que vous apprenez. Vous étudiez l’histoire romaine, habillez-vous en gladiateur ou en empereur, vous étudiez l’informatique, devenez le stéréotype du hacker, … Le contexte émotionnel, en plus de facilité la rétention (la mémoire), facilite l’acquisition (la compréhension).
- …
L’envie est un moteur, à vous de trouver le carburant qui vous convient.
Eviter l’overdose !
Tout est question d’équilibre. « Trop de … » est toujours mauvais. C’est d’ailleurs une des rares choses que je conçois avec la plus grande conviction comme vrai. Autant il me semble que tout propos, tout concept puisse être remis en question, autant l’équilibre en toute chose me semble être une vérité. D’ailleurs je vous mets au défi d’y trouver un contre-exemple.
Si vous n’en pouvez plus d’un cours, votre perception change. Vous placez des barrières à son encontre. « Ne me parle plus d’équa-diff Arthur, je vais péter un câble !»
Par exemple, si vous me parlez de Zola, je vous fracasse. J’en ai tellement soupé, tout lire m’a tellement dégoûté que la moindre mention de Zola et je quitte la conversation, la pièce, la maison, la ville, le pays, … D’ailleurs mentalement je quitte même ce monde pour me reposer quelques minutes.
Tout comme ceux qui ont lu Hegel en philosophie, je sais qu’au fond vous le pensez. Mais passons.
Évitez à tout prix l’overdose d’un concept, non seulement cela vous rendra improductif, mais vous risqueriez de ne plus jamais vouloir y revenir.
Tout est question de perception, parfois celle-ci a le dessus sur votre volonté.
Comment vous amusez-vous ?
Je vous ai donné les grandes lignes pour rendre un cours amusant et intéressant.
En résumé :
- Repérer la structure
- Comprendre ses acquis
- Revoir les fondamentaux
- Approfondir ce qui doit l’être
- Déterminer les liens logiques
- Cartographier
- Restituer
Et tout au long du processus, vous devez :
- Visualiser votre progression
- Changer votre perception en fonction de ce qui anime
- Vous challenger, vous récompenser, …
- Chercher à appliquer dans des cas pratiques
On finit toujours par aimer ce dans quoi on est bon.
J’espère que ces quelques lignes vous auront été utiles. Si vous avez la moindre question, posez-la en commentaire et j’y répondrai. Et si vous êtes capables de remettre en question l’équilibre de toute chose au point que je n’ai pu d’argument, je vous paie un dîner.
En attendant, ce fut un plaisir d’écrire pour BougetonQ, je vous dis à très bientôt !
Valentin Rozé
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Merci à toi Sandrino de m’avoir accueilli sur BougetonQ !
Merci à toi Valentin !
A bientôt.