« Ecrire un roman et se faire publier » est un livre de Bob Mayer publié en 2014.
Comme son titre l’indique, ce livre traite de l’écriture, de l’idée du roman jusqu’à sa publication.
Cet article est un résumé de ce livre qui intéressera particulièrement tout écrivain en herbe ou en devenir.
Par ailleurs, cet article vient compléter ma lecture du livre « Ecriture, mémoires d’un métier » de Stephen King. Je consacre un chapitre à la comparaison de ces deux livres à la fin de cet article.
Qui est Bob Mayer ?
Bob Mayer est un écrivain américain de livres d’action et de Science Fiction, qui a également publié sous les noms de Robert Doherty et Greg Donegan.
Il a publié plus de 35 ouvrages et vendu plus de 6 Millions de livres dont les succès sont les séries AREA 51 et Atlantis.
C’est un ancien Marine venu à l’écriture tardivement. Il enseignait les arts martiaux 6 heures par jour et s’ennuyait à mourir pendant son temps libre. Il a donc utilisé ce temps pour se mettre à l’écriture.
Méthode et organisation
Tout d’abord, Bob ne peut pas nier son appartenance aux Marines : il est très organisé et méthodique dans la préparation de ses romans. Il utilise 25% du temps d’écriture d’un manuscrit à en rédiger son plan.
La première chose qu’il fait lorsqu’il a une idée de roman, c’est de faire des recherches sur le thème lié à son idée et de lire un roman proche de celui qu’il souhaite écrire pour jauger la concurrence.
Il prépare ses romans comme on préparerait une bataille. Il définit un plan solide et se fixe des objectifs à court terme (journalier) et à long terme.
Dans le cadre de la préparation et écriture d’un roman, il utilise les outils suivants :
- ordinateur et imprimante (jusque là, ça va…)
- des journaux et magazines (pour trouver des idées de scénarios),
- un Atlas (pour la cohérence des lieux)
- des dvd et vidéos (pour visualiser des lieux à l’autre bout du monde sans les avoir visités),
- des classeurs,
- un dictionnaire,
- un dictaphone
et il garde toujours à portée de main :
- une liste des personnages principaux,
- une grille de référence de l’histoire (décrivant les lieux, dates, personnages, action),
- une carte des lieux ,
- et un tableau papier pour avoir en permanence sous les yeux le plan de l’histoire.
Rien n’est laissé au hasard et l’auteur s’explique : « L’écriture est un processus créatif. Un roman demande beaucoup d’organisation. Et il est complexe d’être à la fois créatif et organisé« .
Pour cette raison, il ne faut pas se précipiter sur l’écriture et faire d’abord des recherches dans le domaine du thème et son sujet.
Exemple : trouver des idées de scène (des faits historiques) et étayer ses idées. Pour cela, vous pouvez vous rendre à la bibliothèque ou visionner des vidéos ou des articles sur Internet. Vous y trouverez des histoires réelles, parfois historiques, qui vous donneront des idées de personnages et parfois des pans d’histoires complets pour compléter votre histoire.
D’ailleurs, pour Bob, l’un des aspects les plus plaisants de l’auteur est la recherche liée à l’écriture.
Il conseille également de disséquer au moins un livre qui se rapproche de celui que vous imaginez. Pour s’en inspirer et chercher les qualités et défauts de l’ouvrage.
Comme indiqué précédemment, il conseille de construire un plan solide. Cela vous permettra de gagner du temps par la suite, car un roman est une structure complexe.
Dans le cadre d’un premier roman, faites néanmoins un plan simple avec les idées qui vous viennent par la tête.
Mais il indique lui même ne pas suivre une routine pré-établie et conseille aux lecteurs : « Faites ce que vous voulez, à condition que ça marche et que vous travailliez« .
C’est un conseil qui me parle car nous sommes tous différents et ce qui marche pour vous ne fonctionnera pas forcément pour votre voisin.
Les clés de la réussite liés à l’argent ?
Bob déclare que si l’argent n’entre pas en compte pour vous, vous aurez de grandes chances d’échouer.
On appréciera ou pas l’état d’esprit mais son explication est pragmatique : « Si quand vous écrivez, l’argent n’entre pas sérieusement en ligne de compte, vous risquez fort d’échouer, tout simplement parce-que tôt ou tard, il vous faudra prendre un « vrai » métier. Pour devenir écrivain, il faut améliorer son écriture, et pour améliorer son écriture, il faut écrire. Or cela prend du temps. Pour avoir ce temps, il est préférable que l’écriture rapporte…« . CQFD !
Cela ne signifie pas que Bob écrit pour l’argent. Il pense qu’on ne peut écrire sans passion car il faut être motivé pour écrire.
Nous sommes rassurés, Bob est aussi un passionné !
L’idée du roman
L’auteur conseille d’écrire sur ce que vous connaissez et qui vous fait ressentir des choses, ou sur un sujet que vous aimeriez connaître. Car si cela vous intéresse, cela pourrait intéresser d’autres personnes.
En revanche, un sujet que vous maitrisez et auquel vous êtes sensible peut ne pas intéresser tout le monde.
Vous pourrez trouver l’inspiration dans des livres, des magazines ou en utilisant la technique intéressante du « et si… ».
Exemples : « et si la vie n’était pas apparue sur terre de la façon dont nous pensons ? », « Et si notre président était en fait un extra-terrestre », etc…
L’auteur est clair « Tout a déjà été fait. Le secret est de le faire différemment« . Pour cette raison, vous devez lire. Un bon écrivain est un bon lecteur.
Si vous cherchez le succès (pourquoi pas ?), lisez donc les best sellers pour comprendre ce qui marche et trouver des « trucs » dignes d’intérêt.
Psychologie des personnages
Derrière l’esprit martial et organisé de l’auteur, se cache également un esprit ouvert qui recommande de s’intéresser aux théories psychanalytiques de Freud ou Jung pour créer des personnages plus complexes et mieux construits.
Il existe des gens très différents de vous. Vous devez les étudier et savoir quels sont leurs comportements et leurs systèmes de valeurs.
L’auteur évoque aussi la connaissance de la pyramide de Maslow.
Ecrire un roman : au boulot !
Vous avez trouvé une super idée, vous avez préparé votre plan, défini vos personnages, et les intrigues, il est temps de passer à l’écriture.
Et quand on débute son roman, la première règle est d’écrire. On ne doit pas bloquer sur la première phrase ou le début du roman, on pourra revenir dessus plus tard.
Concernant votre style, plus vous écrivez sur la vie ordinaire, plus votre écriture se doit d’être « extraordinaire ».
Je n’énoncerai pas tous les conseils techniques dont regorgent ce livre. Voici néanmoins ce qu’il faut éviter et notamment corriger lors de la réécriture : les adverbes, répétitions, mots complexes, participes présent (-ant), « en train de », et la voix passive. En bref, tout ce qui alourdit vos phrases et le rythme du récit.
L’auteur conseille par ailleurs de ne pas se lancer trop tôt dans la relecture (et donc la réécriture). Car à vouloir peaufiner vos 2 premiers chapitres, vous risquez de ne jamais terminer votre roman. Et à trop chercher la perfection, on finit par ne rien achever.
Lorsque vous avez terminé votre roman, laisser reposer le manuscrit quelques semaines pour prendre de la distance. Puis procédez à sa relecture avec un oeil neuf pour procéder à sa réécriture.
Améliorer son écriture
L’auteur indique que les ateliers d’écriture sont souvent orientés sur l’expression de soi, les poèmes, ou les nouvelles et rarement sur le roman (ndlr : je ne sais pas si c’est propre aux Etats-Unis).
Un bon romancier a beaucoup de choses à apprendre d’un poète ou d’un novelliste, que ce soit du point de vue de l’histoire ou du style. Mais un aspirant romancier à moins à y gagner.
Vous entendrez un nombre impressionnant de suggestions ou questions dont peu vous seront utiles. En résumé, si vous débutez, et à moins de disposer de temps, il n’est pas utile de participer à des ateliers.
De mon point de vue de néophyte, Je pense qu’on ne perd rien à essayer, juste pour voir si cela va nous aider ou nous faire perdre du temps.
Mais il faut faire attention. Il est déjà difficile de se lancer dans l’écriture et il faut éviter de tuer la poule dans l’oeuf.
Si en allant à un atelier d’écriture, cela vous permet de prendre confiance, c’est utile. Si d’un autre côté, cela vous complexe car les autres participants ont un bon niveau et que vous n’avez pas confiance en vous, alors évitez-les.
Si vous voulez écrire un roman, ne perdez pas de temps à écrire des nouvelles, sauf si vous en ressentez le besoin pour améliorer votre style. La raison est financière, ça ne rapporte pas. Et écrire une bonne nouvelle ne garantit pas le succès d’un roman.
Soumettre votre manuscrit
Vous avez terminé votre manuscrit et vous l’avez envoyé à des éditeurs. Le domaine de l’édition est très long, il est donc conseillé d’envoyer votre manuscrit et de passer immédiatement au suivant.
Et soyons clair : Le premier manuscrit finit souvent dans un tiroir car non accepté.
Les refus font partie de la vie de l’écrivain et vous y serez confrontés. Ne vous offusquez pas des refus et commentaires et ne répondez pas, améliorez vos prochains manuscrits.
Dans 95% des cas, vous recevrez une lettre type en retour. Dans les 5% restants, une réponse personnelle. Cela signifie que vous avez intéressé la personne qui a lu votre manuscrit. Lisez attentivement ce qu’il a écrit et tenez compte de ses commentaires.
L’auteur est clair sur ce point : Si on vous refuse, c’est que le manuscrit n’est pas assez bien, et non pas que vous êtes un génie incompris. Pour écrire, vous devez avoir un esprit ouvert : apprendre, avouer s’être trompé, et progresser.
95% des auteurs disparaissent après leur 1er roman. Ceux qui continuent travaillent énormément. Décourageant ? Non.
Il faut de la chance mais la chance ne vient qu’avec beaucoup de travail et avec la volonté de changer, de faire mieux, à la fois comme écrivain et comme homme d’affaires.
Le message ne peut être plus clair : « Vous aurez énormément de raisons d’arrêter d’écrire et très peu de continuer. C’est toujours à vous de choisir. »
Faire votre promotion
Bob conseille de faire son marketing et auto-promotion. Vous pouvez écrire un blog, participer à des salons, envoyez des communiqués de presse aux journalistes que vous connaissez.
Il est important de connaitre son public pour mieux le cibler via les sites internets (blog et forums) et se créer un réseau de contact.
D’autant plus que le domaine de l’édition est en pleine mutation avec l’avènement de l’E-book.
De la même manière que certains chanteurs se sont fait connaître via des audios ou vidéos sur Internet ces dernières années, on peut imaginer qu’un auteur sera susceptible d’être découvert via son site Internet.
Conclusion
« Ecrire un roman » est un livre complet qui mérite d’être lu. Afin de garder un résumé simple et compact, je n’ai pas évoqué toutes les techniques et connaissances mentionnées, telles que les différents points de vue, les intrigues secondaires, etc… Sachez simplement que ce livre regorge d’informations pertinentes et utiles.
Par ailleurs, il ne faut pas être impressionné ou découragé par la méthode de préparation évoquée par l’auteur. Elle est le fruit de son expérience et de sa maturité d’écrivain.
Il conseille d’ailleurs de faire un plan simple si c’est votre premier roman. Je ne pense pas qu’il soit d’ailleurs aisé d’écrire sans aucun plan, sans ligne directrice et sans une liste de personnages préparées à l’avance.
Le plus difficile est de se dire « je m’y mets aujourd’hui ».
Ecrire un roman, ce n’est pas comme écrire un article de blog. Dans le cadre d’un roman, on parle de plusieurs mois de travail, un texte long, une histoire intéressante, une intrigue et une cohérence. C’est ce qui peut rebuter la plupart d’entre nous.
Je pense qu’il faut lire ce livre, se mettre à l’écriture de manière régulière, puis le lire à nouveau (dans un an par exemple) afin d’en avoir une lecture différente, une lecture d’écrivain qui a besoin de conseils et d’astuces pour peaufiner son écriture.
Comparaison de « Ecriture, mémoires d’un métier » et « Ecrire un roman et se faire publier »
Cet article vient compléter le résumé du livre de Stephen King « Ecriture, mémoires d’un métier » pour lequel j’avais écrit un article résumé.
Alors que ce dernier était un mix entre bio et retour d’expérience, « Ecrire un roman » se consacre totalement à l’écriture d’un roman de l’idée jusqu’à l’étape de publication.
Il est intéressant de lire les deux ouvrages et comparer deux visions de l’écriture radicalement opposée.
Stephen King plébiscite l’écriture pour le plaisir et l’écriture spontanée alors que Bob Mayer considère l’argent comme un facteur crucial de la réussite d’un écrivain et passe 25% de son temps à préparer le plan de ses livres.
L’approche de l’auteur, vis à vis de l’écriture, est très structurée et analytique. A l’opposé de S. King qui laisse vivre ses personnages au gré des situations sans savoir où cela va les mener. Ces deux livres se complètent donc pour disposer de deux visions partagés dans ce domaine.
On peut comprendre cette différence de point de vue quand on compare l’histoire des deux auteurs. Stephen King a commencé à écrire dès le plus jeune âge alors que Bob Mayer s’est intéressé à l’écriture alors qu’il était déjà adulte et de façon plus consciente.
Le plus important est de savoir que les deux auteurs ont réussi à vivre de leur écriture, et c’est ce qui compte si vous vous intéressez à l’écriture que vous soyez ado ou quadragénaire !
A vous maintenant !
Vous avez envie de vous mettre à l’écriture ? Lisez ce livre ou celui de Stephen King pour vous motiver, lancez-vous un objectif, déclarez-le à vos amis et commencez à écrire !
Vous avez lu ce livre et souhaitez nous en parler ? Vous souhaitez réagir à cet article ? N’hésitez pas à écrire un commentaire ci-dessous. Merci !
Site de l’auteur : http://www.bobmayer.org/
Article rédigé par Sandrino